I. Pour comprendre
II. Bilan préthérapeutique
III. Définition et technique d’insémination artificielle
IV.
Définition et techniques de fécondation in vitro
avec transfert embryonnaire
V. Place de l’AMP en oncofertilité
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Objectif pédagogique
Argumenter la démarche
médicale et expliquer les principes de l’assistance médicale à la procréation.
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Les procédés d’assistance médicale à la procréation (AMP) sont « l’ensemble
des pratiques cliniques et biologiques permettant la conception in vitro, la
conservation des gamètes, des tissus germinaux et des embryons, le transfert d’embryon
et l’insémination artificielle » (article 31 de la loi de bioéthique du
07/07/2011).
Ces techniques ont pour objet de remédier à l’infertilité d’un couple ou d’éviter
la transmission à l’enfant ou à un membre du couple d’une maladie d’une
particulière gravité. Le caractère pathologique de l’infertilité doit être
médicalement diagnostiqué. Plus récemment, l’indication des techniques d’AMP s’est
étendue au domaine de l’oncofertilité, avec pour objectif la préservation de la
fertilité avant utilisation de traitements stérilisants.
Les techniques d’assistance médicale à la procréation incluent :
•
les inséminations artificielles (IAC avec sperme du conjoint, ou IAD avec
sperme de donneur(s)) ;
•
la fécondation in vitro (FIV) simple ou assistée (ICSI : intra-cytoplasmic spermatozoa injection,
IMSI : ICSI avec spermatozoïde morphologiquement sélectionné) et le transfert d’embryon(s).
Dans la pratique quotidienne, la prise en charge thérapeutique des couples
peut être initialement une induction simple de l’ovulation avec des rapports sexuels
« programmés ».
Ces techniques nécessitent au préalable la réalisation d’un bilan complet
dans le but d’optimiser la prise en charge par des choix éclairés. Elles sont,
en France, encadrées par les lois de bioéthique du 29 juillet 1994 révisées le 6
août 2004 puis le 7 juillet 2011, et le Guide de bonnes pratiques cliniques et
biologiques en assistance médicale à la procréation (GBP-AMP) (arrêté du 12
janvier 1999).
Ont accès aux techniques d’AMP les couples hétérosexuels :
• vivants ;
• en âge de procréer ;
•
après consentement préalable aux différentes techniques.
Font obstacle à l’insémination ou au transfert des embryons :
•
le décès d’un des membres du couple ;
•
le dépôt d’une requête en divorce ou en séparation de corps ou la cessation
de la communauté de vie ;
•
ainsi que la révocation par écrit du consentement par l’homme ou la femme
auprès du médecin chargé de mettre en œuvre l’assistance médicale à la
procréation.
Un examen clinique complet des deux membres du couple est requis. Pour
chacun, il est nécessaire de vérifier le statut sérologique : sérologie VIH 1
et 2, avec accord du patient ; sérologies hépatite B et C, syphilis.
À noter qu’en cas de risque viral chez l’un des deux partenaires, la prise
en charge en AMP sera pluridisciplinaire et effectuée en centre spécialisé.
Les bilans spermatiques doivent dater de moins de 3 mois et les sérologies
de moins de 6 mois pour une première prise en charge. Dans le cadre d’une
technique de FIV, un prélèvement vaginal récent (< 6 mois) à la recherche de
germes banaux, Chlamydiae,
mycoplasmes chez la femme, et une spermoculture récente (< 6 mois) chez le
conjoint sont également demandés.
Une consultation auprès d’un psychiatre ou d’un psychologue doit éliminer
toute contre-indication d’ordre psycho-social au don, notamment dans le cadre d’un
recours au sperme de donneur.
Les couples infertiles présentent souvent un profil psychologique
particulier, sous-tendu par le vécu de l’infertilité et des échecs antérieurs.
En outre, les techniques d’AMP impliquent un investissement important en termes
de temps, de disponibilité et de compliance et sont le plus souvent intrusives
et invasives. Si le couple semble ne pas pouvoir assumer cet investissement ou
un éventuel échec des techniques ou encore semble en péril, l’AMP peut ne pas
être proposée en première intention.
L’infertilité est prise en charge à 100 % mais une demande d’entente
préalable doit être établie par le médecin pour chacune des techniques
envisagées.
Lorsque l’indication de fécondation in
vitro est posée (FIV ou ICSI), le couple doit signer différents
consentements tant auprès des cliniciens que des biologistes autorisant le
traitement de la patiente, le traitement des gamètes et la congélation d’éventuels
embryons surnuméraires.
Un consentement doit être signé auprès du Tribunal de Grande Instance pour
les procédures de dons de gamètes.
Le bilan préthérapeutique permet de juger de la faisabilité de l’AMP et d’adapter
les modalités de la prise en charge.
L’insémination artificielle consiste à introduire de façon instrumentale
les spermatozoïdes dans le tractus génital féminin, parfois au niveau du col
utérin, mais essentiellement dans la cavité utérine, pour favoriser la
rencontre des gamètes mâles et femelles dans un espace-temps déterminé et
ultra-favorable.
L’insémination n’emploie que les spermatozoïdes, préalablement sélectionnés
du sperme, frais ou congelé, du conjoint ou d’un donneur.
L’insémination intra-utérine ne donne de bons résultats qu’associée à une
stimulation de l’ovulation :
•
l’ovaire est stimulé par administration de gonadotrophines de type FSH
(recombinantes, ou d’origine humaine urinaire purifiées, dites HMG) pour
produire un, deux voire exceptionnellement trois follicules si aucune grossesse
n’a été obtenue au cours de cycles de stimulation précédents ;
•
l’ovulation peut ensuite être déclenchée artificiellement par
administration d’HCG.
Cette étape nécessite une surveillance, ou monitoring, par dosages
hormonaux et échographies répétées.
La préparation spermatique est introduite au niveau du corps utérin à l’aide
d’un fin cathéter qui franchit le col utérin. Le moment de l’insémination est
un des facteurs essentiels du succès. Elle est réalisée idéalement 36 heures
après le déclenchement artificiel de l’ovulation, ou le lendemain d’un pic
spontané de LH.
Ces techniques ne peuvent se concevoir que si les trompes utérines sont
perméables et qu’un nombre suffisant de spermatozoïdes mobiles est récupéré
après préparation du sperme. Il faut déposer au moins 1 million de
spermatozoïdes mobiles (500 000 spermatozoïdes d’après le GBP-AMP) pour espérer
obtenir une grossesse.
Il existe deux grands types d’indication :
•
la première indication est l’infertilité d’origine cervicale, par absence
de glaire ou notion de glaire hostile, l’insémination permettant alors aux
spermatozoïdes de franchir l’obstacle que représente le col utérin ;
•
les autres indications (infertilité masculine d’origine éjaculatoire,
infertilité féminine à trompes perméables, immunologique, idiopathique)
reposent sur une logique moins établie : l’idée générale est d’assurer la
présence dans les trompes d’un maximum de spermatozoïdes alors que l’ovulation
a été optimisée par la stimulation ovarienne dans le but de majorer les chances
de fécondation.
•
En premier lieu lorsque le conjoint a une stérilité.
•
Mais aussi lorsqu’il existe un risque élevé de transmission paternelle d’une
maladie génétique grave inaccessible au diagnostic préimplantatoire ou au
diagnostic prénatal.
•
Dans certains cas d’oligospermie extrême ou d’azoospermie après échec de
recueil chirurgical de spermatozoïdes ou d’échecs de FIV (+ ICSI), le couple
peut alors avoir recours à une AMP avec tiers donneur.
•
Le don est anonyme et gratuit.
•
Malgré l’extension de 5 à 10 grossesses par donneur, la pénurie de donneurs
engendre un délai d’attente pour les couples de 18 à 24 mois entre l’inscription
et la réalisation de l’insémination. Outre la faible publicité pour le don de
gamètes, les volontaires doivent également satisfaire à différentes exigences
qui entraînent encore une diminution des dons effectifs, bien que les conditions
aient été récemment favorisées :
–
être majeur et âgé de moins de 45 ans,
– être en bonne santé,
–
donner son consentement par écrit ainsi que celui de la personne avec
laquelle le donneur vit en couple si tel est le cas. La notion de vie commune d’au
moins 2 ans ou de mariage n’est plus d’actualité. Le donneur peut, désormais, n’avoir
jamais procréé : il se voit alors proposé le recueil et la conservation d’une
partie de ses gamètes en vue d’une éventuelle réalisation ultérieure, à son
bénéfice, d’une assistance médicale à la procréation.
Ils dépendent de nombreux facteurs tels que l’âge de la patiente, le rang
de la tentative, l’indication, la présence ou non de stimulation ovarienne, le
type de stimulation…
Les taux moyens de grossesse sont de 9,8 % par tentative avec sperme de
conjoint et 17,3 % avec sperme de donneur.
L’insémination intra-utérine a remplacé l’insémination intra-cervicale même
dans le cas de don de sperme sans anomalie de la glaire cervicale.
L’insémination artificielle est toujours associée à une stimulation de l’ovulation.
L’IAC relève d’indications mixtes (féminine ou masculine), l’IAD toujours d’indications
d’origine masculine. Ses résultats sont inférieurs à ceux de la FIV.
Dans la FIV dite « classique », la confrontation entre spermatozoïdes et
ovocyte est assurée en dehors de l’appareil génital féminin, par mise en contact
simple des gamètes in vitro durant 24 h.
• L’infertilité tubaire.
• L’endométriose.
•
Les infertilités dites « idiopathiques ». La FIV est la première
thérapeutique qui donne des résultats tangibles en matière d’infertilité
inexpliquée. Cependant, la FIV ne doit être envisagée que s’il s’agit vraiment
d’une infertilité (absence de grossesse malgré un temps suffisamment long d’exposition
à la grossesse : en général 2 ans) et inexpliquée (bilan diagnostique
correctement réalisé incluant une cœlioscopie exploratrice chez la femme).
•
Les troubles de l’ovulation après échec des stimulations ovariennes simples
et inséminations artificielles qui sont classiquement tentées en première
intention.
•
La FIV couplée à une technique de micro-injection s’est rapidement
diversifiée. Il s’agit d’injecter directement un spermatozoïde dans l’ovocyte
mature recueilli. Elle se pratique en utilisant du sperme éjaculé ou ponctionné
(ponction épididymaire ou testiculaire).
•
L’IMSI, technique plus récente de fécondation assistée, est une ICSI,
utilisant des microscopes à grossissement plus important, permettant de
visualiser et contrôler l’intégrité de la tête des spermatozoïdes. Cette
technique permet une pré-sélection des spermatozoïdes avant injection et
optimise les chances de résultat.
•
Pour la FIV : son indication principale est l’infertilité d’origine
masculine.
•
Pour l’IMSI : encore peu répandue, elle s’adresse en premier lieu aux cas d’oligo-asthéno-térato-spermie
(OATS) sévère, ou aux situations d’échecs antérieurs de FIV et d’ICSI.
Ce recueil est nécessaire lorsqu’une fécondation in vitro ou une ICSI
doivent être pratiquées. Le but est de recueillir au moins un ovocyte fécondable
ayant accompli l’ensemble des processus de maturation, afin de réaliser la
fécondation hors du tractus génital féminin.
Le but essentiel de la stimulation de l’ovulation pour fécondation in vitro
est d’augmenter le nombre d’ovocytes recrutés, maturés et donc susceptibles d’être
fécondés car le transfert de plusieurs embryons augmente les chances d’obtenir
une grossesse.
De nombreux protocoles de stimulation ovarienne existent. Soit longs, soit
courts, utilisant des agonistes ou antagonistes du GnRH afin d’éviter un pic
intempestif de LH, ces protocoles reposent sur l’administration de
gonadotrophines de type FSH (recombinantes ou d’origine humaine extractives
purifiées). L’ovulation est ensuite déclenchée artificiellement par
administration d’HCG ou d’un agoniste du GnRH.
Cette étape nécessite une surveillance, ou monitoring, par dosages
hormonaux et échographies répétés.
Le monitorage correspond à la surveillance échographique et hormonale du
développement folliculaire au cours de la stimulation ovarienne afin de repérer
le moment le plus opportun du déclenchement du déclenchement de l’ovulation et
de cerner les situations à risque comme l’hyperstimulation ovarienne ou les
réponses ovariennes insuffisantes.
•
Voie d’abord : le plus souvent, la ponction d’ovocytes est effectuée par
voie vaginale, sous échoguidage.
•
Date : elle a lieu 36 h après le déclenchement de l’ovulation.
La technique récente de vitrification ovocytaire constitue une avancée
majeure dans le domaine de l’AMP. Elle consiste en une congélation ultra-rapide
des ovocytes à −196° C dans de l’azote liquide, les ovocytes congelés
conservant la même survie que les ovocytes frais.
En permettant la conservation des ovocytes, la vitrification permet de
faciliter le don d’ovocytes (qui ne pouvaient être conservés jusqu’à présent),
de réduire le volume de stockage d’embryons congelés et également de diminuer
le nombre de stimulations ovariennes avec les risques qu’elles comportent. Elle
représente surtout un intérêt majeur en onco-fertilité, avec possibilité d’autoconservation
d’ovocytes chez des patientes célibataires, jeunes, en attente de traitement
stérilisant.
Le jour de la ponction folliculaire, le conjoint réalise un prélèvement de
sperme. Dans certains cas particuliers, l’équipe médicale s’est assurée d’une
réserve suffisante de gamètes mâles par autoconservation préalable à la
stimulation folliculaire.
En FIV classique, il s’agit de préparer une suspension de spermatozoïdes dont les
caractéristiques sont aussi proches que possible de celles qui se trouvent dans
le tractus génital féminin en cas de normospermie.
En fécondation in vitro avec micro-injection (ou ICSI), la même séquence est utilisée lorsque
cela est possible, mais ici, un seul spermatozoïde est introduit dans le
cytoplasme ovocytaire à l’aide d’une micropipette.
Une des conséquences de la stimulation est l’hétérogénéité de la cohorte
ovocytaire. Tous les degrés de maturation peuvent être constatés. Dans la
pratique actuelle, tous les ovocytes sont mis en fécondation en FIV et seuls
les ovocytes jugés matures (en métaphase II) sont micro-injectés en ICSI.
Il existe actuellement des procédures de maturation ovocytaire in vitro
(MIV), dans le cadre d’un recueil in vivo d’ovocytes immatures ; elles
permettraient de diminuer le risque de syndrome d’hyperstimulation ovarienne.
Seul un nombre limité de centres propose ces techniques. Elles intéressent
principalement des patientes aux antécédents de syndrome d’hyperstimulation
ovarienne sévère, avec syndrome des ovaires polykystiques ou des patientes
normo-ovulantes avec recueil ovocytaire au cours d’un cycle spontané sans
stimulation.
L’observation des embryons peut avoir lieu dès 20 à 24 heures après la
fécondation in vitro. L’intérêt de l’examen
détaillé des zygotes est de vérifier la réalité de la fécondation et d’en
détecter d’éventuelles anomalies. L’examen des embryons, utile au choix des
embryons à transférer, se fait en principe 40 à 48 heures après la fécondation.
Une culture prolongée peut être proposée afin de transférer un ou deux
blastocystes dont les chances d’implantation sont meilleures que celles des
embryons J2 ou J3.
C’est la dernière étape du processus de la fécondation in vitro. Le geste
du transfert embryonnaire est le plus souvent aisé, mais nécessite des
précautions et préparations afin d’éviter qu’un transfert embryonnaire mal
réalisé ne soit la cause de l’échec final de toutes les étapes antérieures. Il
a lieu actuellement dans la majorité des cas aux 2e ou 3e
jours après la ponction ovocytaire.
Afin d’éviter les grossesses multiples et leurs risques spécifiques, il est
actuellement recommandé de ne transférer qu’un à deux embryons par tentative de
FIV. Les embryons surnuméraires peuvent alors être congelés ou vitrifiés sous
réserve qu’ils soient de qualité satisfaisante morphologiquement.
Ils dépendent également de nombreux facteurs tels que l’âge de la patiente,
le rang de la tentative, l’indication, le nombre d’embryons transférés, etc.
Les taux moyens de grossesse sont de 20 à 25 % par cycle.
Les embryons congelés peuvent être utilisés lors d’un transfert ultérieur.
La maturation endométriale est alors calquée sur l’âge des embryons à
transférer. Les membres du couple dont des embryons sont conservés sont
consultés chaque année par écrit pour savoir s’ils maintiennent leur projet
parental.
En cas d’abandon du projet parental, le couple peut décider qu’il soit mis
fin à la conservation des embryons, qu’ils soient accueillis par un autre
couple, qu’ils fassent l’objet d’une recherche ou que les cellules dérivées de
leurs embryons entrent dans des préparations de thérapies cellulaires à visée
thérapeutique exclusivement.
La liste est longue : asthénie, céphalées, métrorragies, mastodynies,
bouffées de chaleur, troubles digestifs, pertes de mémoire, prise de poids… n’atteignant
pas le niveau de réelles « complications ».
• Allergie aux produits utilisés.
•
Accidents thrombotiques : le plus souvent l’accident thrombotique survient
à l’occasion d’un syndrome d’hyperstimulation.
•
Syndrome d’hyperstimulation ovarienne (HSO) : c’est la complication majeure
des traitements de stimulation de l’ovulation. Un syndrome d’hyperstimulation
grave survient dans environ 2 % des cycles stimulés en vue de fécondation in
vitro. L’HSO présente des degrés de gravité divers, mettant parfois en jeu le
pronostic vital maternel. Il peut associer ascite majeure, pleurésie, syndrome
de détresse respiratoire, insuffisance rénale aiguë, accidents
thrombo-emboliques et leucocytose importante dans les formes les plus sévères ;
•
Torsion d’annexe : elle survient sur un ovaire stimulé avec multiples
follicules de grande taille.
•
Les complications de l’anesthésie font partie des complications possibles.
•
Les autres complications sont liées au prélèvement lui même : elles sont
principalement infectieuses ou hémorragiques (abcès ovarien, hémopéritoine,
plaie digestive).
La FIV est la technique la plus utilisée en AMP et celle qui donne aussi
les meilleurs résultats. Mais ne pas confondre quantité et qualité : un taux de
grossesses élevé associé à un taux de grossesses multiples élevé ne constitue
pas un critère de qualité → il est important de développer les techniques
permettant le transfert d’un seul embryon pour limiter le plus possible le
risque de grossesses multiples.
La notion émergente d’oncofertilité concerne toutes les techniques permettant
la conservation de la fertilité en vue d’un traitement stérilisant, dans un
contexte de cancer principalement.
Alors que l’autoconservation de sperme chez l’homme est de pratique
courante, les méthodes de préservation de la fertilité féminine sont en plein
essor.
En cas de radiothérapie pelvienne, il s’agit de déplacer chirurgicalement l’ovaire,
en gouttière pariéto-colique le plus souvent, afin de l’extraire du champ d’irradiation.
Il existe régulièrement une limite à la stimulation ovarienne dans le
contexte de cancers hormono-dépendants.
Cette technique consiste à réaliser une FIV rapide et à congeler les
embryons obtenus pour un transfert ultérieur, après guérison de la patiente.
Elle concerne les patientes adultes, en couple et envisageant un projet
parental. C’est actuellement la technique de référence pour la préservation de
la fertilité féminine. Il existe parfois un problème éthique avec projection en
« urgence » du couple dans un projet parental parfois non envisagé auparavant.
Cette technique a été permise par l’avènement de la vitrification
ovocytaire. Elle concerne des patientes pubères, célibataires au moment du
traitement oncologique. Elle nécessite une stimulation ovarienne et un recueil
ovocytaire identiques aux protocoles de FIV.
Le principal avantage de cette technique est l’absence de stimulation
ovarienne. Elle nécessite cependant une maturation ovocytaire in vitro, encore
peu développée et aux résultats inconstants.
Les patientes éligibles sont celles ayant une bonne réserve ovarienne
(femmes d’âge < 35 ans) et recevant un traitement hautement gonadotoxique.
Cette technique est encore au stade expérimental. Le prélèvement se fait par
cœlioscopie opératoire, puis la patiente bénéficie d’une autogreffe ultérieure.
Une maturation in vitro est également envisageable, mais les résultats sont
encore incertains. Cette technique ne nécessite pas de stimulation ovarienne.
La préservation de gamètes ou de cortex ovarien n’est pas toujours
possible, pour des raisons médicales ou parce que la patiente ne le souhaite
pas. Le couple sera alors ensuite orienté vers une démarche de don d’ovocytes
ou vers l’adoption.
Loi de bioéthique du 6 aout 2004 : « Toute personne exposée à une prise en
charge risquant d’altérer sa fonction de reproduction peut bénéficier d’une
préservation des gamètes et tissus germinaux ». Il existe donc une obligation
légale d’informer la patiente sur les possibilités de préserver sa fertilité
→ l’intérêt d’une consultation précoce avec un médecin spécialiste de la
reproduction.
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Points clés
•
Les techniques d’AMP regroupent l’ensemble des techniques médicales et
biologiques qui comportent la manipulation des gamètes, avec ou sans
fécondation in vitro.
•
Elles sont encadrées par les lois de bioéthique de 1994 révisées en date du
7 juillet 2011 et par le Guide de bonnes pratiques cliniques et biologiques en
Assistance médicale à la procréation (GBP-AMP).
•
La prise en charge des couples est pluridisciplinaire (gynécologue et
biologiste au minimum, mais souvent urologue, généticien, psychologue,
psychiatre, etc.).
•
Le couple doit systématiquement confirmer par écrit sa demande d’AMP.
•
L’oncofertilité est un domaine en pleine expansion, avec pour objectif la
préservation de la fertilité féminine avant traitement stérilisant.
•
L’accès aux dons de gamètes est facilité, notamment par la technique
récente de vitrification ovocytaire permettant la congélation d’ovocytes.
•
Le taux de grossesse varie en moyenne de 12 à 15 % par cycle en cas d’insémination
et de 20 à 25 % en cas de FIV.
•
Parmi les différentes complications possibles, le syndrome d’hyperstimulation
ovarienne est la plus redoutée car elle peut mettre en jeu le pronostic vital
dans les formes sévères.
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